Samedi je suis partie en mission exploratoire pour 3 jours à Ambodivoangy. Les habitants du village, et surtout des personnes originaires de ce village mais qui n’y vivent plus ont fait appel à nous. Leur village compte déjà une salle de classe, et ils voudraient en construire une deuxième.
Départ initialement prévu à 7h30, finalement ce sera 9h… A l’heure malgache ! On s’entasse donc à 16 dans une 505 familiale prévue pour 8, le chauffeur met le contact en trifouillant les fils, le part brise est éclaté, la banquette sur laquelle on est assis est à peine fixée… Normal ! Alors en route ! Il fait horriblement chaud, et je crois bien que mon voisin de gauche a oublié de mettre du déo depuis quelques jours. Point positif du voyage : le paysage fait rêver. (voir album photo Ambodivoangy)
On nous avait dit 1h30 de route puis 20/30 min de marche. La direction nous a lâchés, finalement ce sera 2h de taxi et 1h30 de marche en plein cagnard. Il doit faire 35°C, le taux d’humidité avoisine les 90%. C’est du bonheur ! Il est 12h30, on arrive enfin ! Ouf ! Dodo !
Visite du village, de l’école, rencontre avec la population, et puis je vous passe les détails des discussions concernant le projet de l’école.
Le lendemain, au programme : pêche aux écrevisses en pirogue. C’était vraiment génial ! Le cadre est magnifique. Du bonheur ! La pêche a été maigre par contre : Les gars du village nous ont devancés ! Ils avaient posé des filets tôt ce matin, et ils ont tout ramassé. Tant pis, on se rattrape sur la cueillette de macambas. A la tombée de la nuit, les doyens nous ont organisé un pot. Un mélange de bienvenue, de merci, et d’au revoir. On trinque au rhum bas de gamme local. Verdict : de l’alcool à brûler. Et au betsa betsa, un alcool maison à base de canne à sucre fermentée. Pas terrible non plus, encore pire que l’Harrack qu’on avait rapporté du sri lanka ! Mais là-dessus, on nous avait prévenues, c’est nous qui avons insisté pour y gouter. Un petit concert s’organise devant notre case : les enfants dansent, les plus grands jouent de la guitare et font des percussions, les jeunes filles chantent… Sympa !
Dernier jour, visite de l’école, distribution de petits bonbons aux enfants du village pour remercier de l’accueil, et puis let’s go.
On a eu plus de chance sur le taxi au retour. On a réussi a avoir les deux places à l’avant d’une 4L. Pas de soucis technique (ou presque ! sinon ce ne serait pas drôle…)
Une journée pour récupérer à la maison, et puis c’est reparti pour Cap-Est. C’est la pointe la plus à l’Est de Madagascar. Maryvonne est sur un projet de maternité au village d’Ambodirafia, là-bas. On a seulement 2 jours devant nous, trajet compris, alors il va falloir faire vite ! A priori, il faut compter 3h30-4h de trajet. Gare routière Sud : deux taxis brousse. Les deux semblent potables, et dans les deux cas, les deux places à l’avant sont déjà réservées. On choisit celui qui part en premier (grave erreur !!). On s’entasse donc à plus de 20 dedans, une troisième rangée s’improvise à nos pieds, au milieu, sur les sacs de riz. J’ai 40cm² pour moi. Je m’improvise contorsionniste et case une jambe sous mon menton et j’arrive à déplier un tout petit peu l’autre et à la caser sous les fesses du gars de devant. Ce n’est pas le moment d’être claustrophobe ! En route, c’est parti ! On fait du 20km/h sur la piste à moitié en sable, à moitié en terre rouge. J’ai les fesses écrasées contre la planche qui me sert de siège, et le dos qui cogne contre la barre de fer qui me sert de dossier. On s’arrête tous les 2km pour jeter de l’eau sous le capot pour refroidir le moteur, et on continue de charger. On crève deux fois. Ca fait presque 6 heures qu’on roule, et on n’est toujours pas arrivées. Personne n’est capable de nous dire combien de temps ou de km il nous reste. J’ai l’impression que ça ne va jamais se terminer… Celui qui est assis sur mon pied n’en fini pas de crier je ne sais quoi en malgache pour amuser la galerie, tandis que mon voisin de gauche vient d’allumer sa radio, et règle le volume à fond. On arrive enfin au bac. On traverse le fleuve en pirogue pour aller manger au petit restau en face. Le taxi nous suivra 1 heure après… 7h30 après être partis (contre les 4h annoncées) on arrive enfin à destination. C’est le milieu de l’après-midi. On a tout juste le temps de se baigner, de rencontrer Henriette, la matrone qui accouche les femmes du village que la nuit tombe déjà. Notre hôte Justin nous a préparé un bon poulet pour nous requinquer, parce que demain matin, on repart ! Il n’y a pas d’électricité ici, et puis le voyage nous a épuisées. On s’est endormies avant 20h.
Réveil à 5h30 par le coq le lendemain matin. Justin est allé nous chercher du pain, et le thé tout chaud nous attend. Un dernier détour par la plage, et nous remontons dans un taxi. Justin a réussi à nous négocier les places de devant. Alléluia ! Aucun problème sur le retour, nous arrivons à Antalaha avant 11h.